Qu’est-ce qu’est le lean management ?

Le lean management consiste en un ensemble d’outils et de pratiques fortement liées à une philosophie, un état d’esprit qui permet de développer durablement une activité en s’appuyant sur trois piliers : la satisfaction du client, du salarié et des fournisseurs.

Il se traduit par la réduction au possible de tout type de gaspillage, de temps, d’énergie, de fournitures, de matières premières… C’est un moyen sûr pour créer de la valeur qui a ses origines dans le système Toyota ou encore appelé Toyotisme

Les outils sont nombreux et efficaces comme celui du point de commande ou du juste à temps et ne peuvent pas être dissociés d’un certain état d’esprit, ce qui parfois rend son application plus difficile que prévue.

Repenser son mode de management

En effet, elle requiert une remise en question du manager par l’affinement de son style de management, la manière de prendre sa place au sein des équipes et son implication sur le terrain. Il s’agit non seulement d’améliorer la productivité mais aussi de prendre soin des différentes parties prenantes avec l’objectif ambitieux d’obtenir des résultats sur la durée.

Le sujet vous intéresse, vous pouvez creuser avec le Kaizen, le 5S ou encore les méthodes PDCA, Poka Yoke… Améioration continue ou le Lean Six sigma

Origines du lean management : le Toyota Production System ou TPS

Si le management lean prend son essor dans les années 90, c’est au sortir de la seconde guerre mondiale que Sakichi Toyoda en 1947 doit faire face à une grande pénurie de tout et doit innover pour aller de l’avant avec son organisation. L’affaire familiale met 25 ans pour mettre ce système au point et décide d’en faire bénéficier certains de ses fournisseurs. Chez Toyota on sait déjà à l’époque que prendre soin de ses fournisseurs c’est se garantir des jours meilleurs.

Principes opérationnels du lean management

lean management agilité

Nous parlions des trois piliers de base dans le management lean : le client, le fournisseur et le collaborateur lui-même. En effet, l’attention que l’on porte à ces trois pièces maîtresses de l’activité de toute entreprise fait qu’une organisation fonctionne ou dysfonctionne. Ce sont des principes de bon sens.

Mais pour aller plus loin et comprendre ce sur quoi reposent ces piliers, nous allons nous intéresser aux principes qui permettent d’agir en mode lean : Il s’agit de la production en juste à temps et de l’automatisation à visage humain ou plus communément appelée jidoka.

Juste à temps

La production en en Juste à temps ou JAT repose sur le principe de réduire les coûts de production liés au stockage et aux avances de trésorerie. Si l’objectif est d’optimiser les flux pour arriver à ce que l’on appelle les 5 zéros (zéro défaut, zéro délai, zéro panne, zéro papier, zéro stock)’, il est soumis à de nombreux aléas et son application, pour être pérenne doit être non pas un objectif opérationnel mais une philosophie de l’action.

Jidoka

Le principe du Jidoka, consiste à prévoir des mécanismes d’autonomisation des machines (ex : prévision automatique du besoin de lubrifiant pour éviter la casse ou la surchauffe) dans le but d’optimiser les chaînes et réduire l’intervention des opérateurs. Pour illustrer le principe du visage humain et de la réduction des opérateurs, permettez-moi, sans intention de créer de polémique, de faire le parallèle avec la grande distribution et les caisses à travers une question à méditer : Quelles hôtesses de caisse font un travail moins pénible ; celles qui occupent des caisses traditionnelles ou celles qui gèrent des caisses automatiques ?

Pour aller plus loin dans le lean opérationnel

Kaizen Lean ManagementSi le lean management repose sur une philosophie bien ancrée et des principes de bon sens, il est composé d’un certain nombre d’outils opérationnels et méthodes spécifiques aux différents contextes.

Aussi, deux approches se complètent ici : l’approche japonaise plus proche d’une philosophie de l’action et l’approche américaine, plus pragmatique et défini dans le temps qui correspond plus au mode projet à travers le Lean Six Sigma et le DMAIC. En effet, l’approche lean s’inscrit outre-Atlantique, dans le cadre d’un projet défini dans le temps avec un début et une fin rythmé par des sous-objectifs.

  • Kanban (Suivi de l’avancée du travail à travers des moyens visuels comme les post-it)
  • Les 5S pour SEIRI (Faire du tri), SEITON (Ordonner de façon efficiente les choses qui nous sont utiles), SEISO (Nettoyer et inspecter les espaces de travail), SEIKETSU (Eviter les retours en arrière en standardisant) y SHITSUKE (maintenir et améliorer par l’autodiscipline)
  • La méthode PDCA ou Plan-Do-Check-Act
  • Le management visuel (Techniques et outils de marquage visuel des process à travers à l’aide notamment des couleurs afin de faciliter et accélérer la compréhension du sens ou de l’état de l’information à transmettre)
  • L’outil A3 (Outil de prise de décision et de résolution de problèmes : voir le cycle de Deming)
  • Le graphique de décomposition du temps
  • Kaizen (L’un des outils les plus simples mais aussi des plus difficiles à mettre en place car elle concerne les personnes dans le processus d’amélioration continue)
  • Le kit d’analyse de processus
  • La définition du projet Lean
  • L’analyse des parties prenantes
  • Les 5 pourquoi (Pour arriver au fond des choses et trouver les causes profondes)
  • Le diagramme d’affinité
  • La matrice C&E
  • Le graphique de contrôle
  • La méthode DMAIC (Définir, Mesurer, Analyser, Améliorer et Contrôler)
  • Le Six Sigma (Plus qu’un outil, c’est un système ou méthode complète d’amélioration)
  • L’histogramme
  • La checklist financière
  • Le 3M : Muda (Gaspillages), Mura (Irrégularités), Muri (Excès)
  • L’analyse FMEA (Failure Mode and Effect Analysis : Analyse des défauts à travers l’identifications des causes et effets)
  • Le diagramme Fishbone (Résolution de problèmes à travers le diagramme en arêtes de poisson)
  • La loi de Pareto (ou aussi appelé communément principe du 20/80)
  • Le système “POKA-YOKE” (Erreurs involontaires à éviter)
  • L’outil SIPOC, partie intégrante du Six Sigma (Supplier Inputs Process Outputs Customers : fournit une vision macro du flux d’un process ou produit)
  • Le diagramme Spaghetti (représentation spatiale et temporelle des flux d’information, de personnes ou matières)
  • L’outil VSM ou Value Stream Map (Cartographie de la chaîne de valeur)
  • La méthode 8D est issue du Lean Manufacturing et donne un process de résolution de problèmes en huit étapes pour les problématiques les plus communes

Vous pratiquez le lean management dans votre entreprise ? Vous êtes libre de partager votre expérience dans les commentaires.

 

Catégories : Management

2 commentaires

Alain Hernandez · 23 janvier 2020 à 11 h 24 min

Merci pour votre article qui mentionne les outils ET les pratiques du Lean souvent oubliées (ou plutôt les principes clés du Lean Management). Beaucoup d’entreprises malheureusement se jettent sur un déploiement d’outils avant d’identifier les principes clés (et seulement ensuite les outils) qui vont leur permettre d’atteindre des résultats majeurs de performance dans le temps le plus court possible.

    André Ortais · 24 janvier 2020 à 11 h 00 min

    Merci Alain pour votre retour. En effet, les outils plaqués sans recul, sans compréhension de leur raison d’exister, ni l’implication des différents acteurs donne en général des résultats qui font abandonner tôt ou tard toute démarche d’amélioration continue.

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